Depuis le début de l’année, le marché pétrolier connaît une forte instabilité. L’or noir, dont le prix a chuté de 17 % entre le 1er janvier et le 8 avril (cours du Brent exprimé en dollars*) et qui a connu une hausse de 24% depuis (soit 13% sur une semaine) pour revenir à ces niveaux de début d’année (75$ le baril), suite aux regains de tensions puis au conflit au Moyen-Orient.
Initialement la Banque mondiale anticipait une tendance baissière prolongée jusqu’en 2026, mais les tensions géopolitiques croissantes, notamment au Moyen-Orient, en auront décidé autrement.
Rappelons qu’avec une production de plus de 3,3 millions de barils par jour (1), l’Iran était revenu sur le devant de la scène énergétique mondiale. Dans un contexte marqué par l’offensive israélienne et les ripostes iraniennes, les marchés réagissent au rythme des bombardements et, comme souvent, aux déclarations de Donald Trump.
La situation autour du détroit d’Ormuz, un couloir maritime stratégique essentiel situé entre l’Iran et Oman par lequel transite près d’un cinquième du pétrole mondial, alimente les craintes d’un choc pétrolier majeur. Ce détroit, sous le contrôle direct de l’Iran, relie le golfe Persique à la mer d’Arabie, et donc à l’océan Indien. Il constitue l’un des points essentiels du commerce mondial du pétrole : près de 20 % du pétrole brut mondial - soit 15 à 18 millions de barils par jour - y transite, tout comme environ 25 % du gaz naturel liquéfié.
Face à une escalade militaire avec Israël, certains redoutent que Téhéran ne choisisse de le fermer en guise de représailles. Une telle action aurait des conséquences dramatiques sur les marchés énergétiques mondiaux : les exportations de pays comme l’Irak (à 85 %), le Koweït, Oman ou le Qatar (à 100 %) seraient paralysées. Une telle menace sur l’approvisionnement mondial en hydrocarbures rappelle à quel point l’économie mondiale reste fortement dépendante des énergies fossiles et du pétrole.
Une hausse brutale des cours du pétrole affecterait donc l’ensemble des industries, mais plus particulièrement les secteurs du transport, de la logistique, et les industries (excepté les valeurs de la défense et pétrolières) ainsi que les pays importateurs (notamment en Europe). D’un point de vue géopolitique, les liens entre la Russie (2e producteur mondial) et la Chine (2e consommateur) tous les deux proches du régime iranien devraient encore se renforcer.
Dans ce contexte nous devrions assister à une hausse de la volatilité à court terme et serons attentifs aux opportunités d’achats “au son du canon”.
*Le cours du Brent représente le prix du baril de pétrole brut extrait en mer du Nord, coté en dollars américains sur les marchés internationaux. Il sert de référence mondiale pour le commerce du pétrole.
source : tradingeconomics.com, février 2025